Elbeuf : Un homme en garde à vue pour apologie du terrorisme

Le jeudi 15 janvier 2015 à 19:41

Le mardi 13 janvier, un homme déjà connu des services de police a été placé en garde à vue pour apologie du terrorisme devant le commissariat d'Elbeuf.

Dans la matinée, Franz Petermann, 24 ans, se rend à la Caisse Allocation Familiale avec sa femme et un de ses enfants. Pendant qu'il attend sa femme dans la voiture stationnée près de l'entrée du commissariat, un policier en faction - en raison du Plan Vigipirate - s'approche pour lui signifier que le stationnement est interdit à cet endroit. Le jeune père de famille répond alors, selon l'accusateur : "Je ne bougerai pas, connard (...) Cela ne vous a pas suffi que l’on tue trois flics ? (...) Nous sommes nombreux, le sang va encore couler, nous aussi nous avons des kalachnikovs". Il sera ensuite interpellé et placé en garde à vue.

Franz, domicilié à Saint-Pierre-lès-Elbeuf, a déjà été interpellé par les homems du RAID avec sa femme et sa belle-soeur au début du mois de novembre pour des liens présumés avec une filière djihadiste. Il avait été mis en examen pour "association de malfaiteurs en vue de la préparation d’actes de terrorisme" et placé sous contrôle judiciaire avec obligation de se présenter toutes les semaines au commissariat de police. Un suivi qui a toujours été respecté. L'accusé, employé intérimaire, s'est converti à l'islam à l'âge de 17 ans. Sa femme, d'origine algérienne est sans emploi et garde leurs deux enfants de 3 et 5 ans.

Mercredi, lors de sa comparution, il dément : "À aucun moment, je n’ai fait l’apologie du terrorisme. Si je n’avais pas été mis en examen, je pense que je ne serai pas là aujourd’hui". La présidente du tribunal réplique alors : "Vous êtes majeur, intelligent, vous devez mesurer la portée de vos propos, surtout que vous avez déjà été mis en examen".

Selon la compagne de l'accusé, à qui ce dernier s’est confié, "il s’est disputé avec les policiers, car ils lui ont dit : "Dégagez" sur un ton violent. Mon concubin est impulsif, il a alors réagi, mais il n’a jamais fait l’apologie du terrorisme. Deux témoins présents sur place peuvent l’attester. Il leur a dit : "Vous ne croyez pas que le sang a suffisamment coulé comme cela ?". Le procès a été renvoyé, le prévenu ayant demandé un délai pour préparer sa défense. "Je ne suis pas quelqu’un de dangereux, je suis sain", se défend-t-il.

Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet de Rouen, en plaçant le prévenu en détention provisoire, dans l’attente de son procès qui se tiendra le 10 février prochain.

 

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